11 septembre 2010
6
11
/09
/septembre
/2010
11:31
En cette période pré-automnale, je propose de parler bouffe.
Ben oui, dès que la température descend et que les nuages bouchent le paysage, et bien je replonge...
Et le truc qui me fait encore plus replonger, c'est que le soir, dès que j'allume le poste à conneries, vas-y que ça fait du concours de cuisine dans tous les sens.
On arrive donc à la situation, ô combien absurde qui suit : j'ai bouffé une ratatouille géante + tranche de thon + yaourt à 20h00 et bien à 21h23... je commence déjà à saliver devant mon écran.
Ben oui, vas-y que la grosse Micheline elle te fait une trilogie de foie gras, vas-y que Robert il te fait une farandole drôlement farandolesque des desserts, vas-y que Gilberte se lance dans une salade asiatique dont tu sent les senteurs exotiques à travers l'écran...
En quelques années, les émissions de cuisine ont envahi nos écrans...
Avant, la cuisine c'était bon pour les bobonnes de province et les mecs qu'avaient pas beaucoup d'ambition.
Aujourd'hui, le cadre sup' veut tout plaquer et trouver son salut dans la brandade, la caissière est persuadée de pouvoir changer de vie grâce à sa recette magique de blanquette et la jeune bimbo veut sortir du chômage grâce à sa maîtrise de la paupiette.
Donc, sur M6, tu te tapes le "combat des régions", et sur TF1, c'est Masterchef.
Chez M6, on sent bien que la géo c'est pas trop leur truc. C'est vrai qu'ils auraient pu limite faire un concours combat des régions entre "Paris" d'un côté et "La Province" (le truc qui sent la bouse, qu'est de l'autre côté du périph et qu'est peuplée de gens bizarres) de l'autre.
Pour faire un effort, ils ont découpé la France à coup de ciseaux de bureau. Donc, je vous annonce que la région "Ouest" va ainsi de Toulouse à Brest, en passant par Perpignan.
En même temps, si on devait se taper les 22 régions, on rigolerait moins.
Donc, du côté de M6, on se tape les gagnants de l'émission "Un dîner presque parfait" dont le niveau est, selon les semaines, très aléatoires.
Alors bien sur, globalement, c'est plutôt intéressant et les candidats sont plutôt doués.
Mais personnellement, ce qui me gave, ce sont les "animations".
Oui, les candidats doivent absolument prévoir une animation.
Comme si, quand tu reçois des amis à la maison, tu prévois un vol en montgolfière pour l'apéro, un lâcher de tourterelles albinos pour l'entrée, un concours de peinture sur poitrine avec le plat ou un one man show par un humoriste loué pour la soirée pour accompagner ton dessert.
Bref, donc assiste à des trucs absurdes où on loue des salles de ciné pour faire un dîner sur le thème du ciné, tu te pètes les orteils sur les cailloux des calanques pour faire un apéro provençal ou tu étouffes dans une yourte qui pue la biquette pour faire un diner mongol...
Après, l'émission est plutôt sympa même si tu te couches à point d'heure pour cause de recette de veau mariné drôlement curieuse et attirante...
Du côté de TF1, ben c'est drôlement moyen.
Les premières émissions de Masterchef, c'était carrément ridicule.
Déjà, le jury.
Ils t'ont dégoté le frère de Shrek.
Vous savez celui qui donne des leçons de morale à tout le monde sur France Inter et aujourd'hui sur Europe 1.
Celui qui garde une réserve de noisette dans ses basses joues en cas de disette...
Donc, là on a droit au frère, un espèce de Mousquetaire (la version supermarché) qui prend un air pincé et arrogant et puis des fois, il se laisse aller à un élan de lyrisme pour montrer qu'il est quand même drôlement humain de l'attitude.
Donc, pendant les premières émissions de TF1, ben on se tape tout le bas peuple qui cuisine drôlement mal dans sa cuisine But.
Forcément, le jury s'en donne à coeur joie...
Et puis, comme dans toutes ces émissions, on sent bien qu'ils recherchent des tronches, des histoires larmoyantes pour émouvoir la ménagère de moins de 50 ans.
Enfin, depuis le temps qu'on en parle, elle doit plus trop avoir moins de 50 ans celle-là...
Bref.
Donc, même si le plat préparé est dégueulasse (même à travers l'écran, ça se voit/sent), du moment que la fille a un joli sourire, et une histoire drôlement triste à raconter (mon père est mort aspiré par un robot de piscine et ma mère nous a élevée, moi et mes 54 frères et soeurs dans un bidonville près de Villefranche de Rouergue...) et ben elle est sélectionnée.
Ce qui est bien aussi, c'est les gens qui font reposer sur l'émission leur destin.
Quand le mec explique que cette émission, c'est la chance de sa vie, le rêve ultime, que s'il ne réussit pas (là il pleure)... ben ça va être drôlement impossible de continuer à vivre comme avant et que vraiment, il va tout donner (là il tremble d'émotion) parce que s'il perd, tout va s'écrouler...
Ca plait au jury. Le malheur, ça les fait saliver. Comme une bonne blanquette.
En revanche, le mec qui cuisine bien et qui a les pieds sur terre (cette émission est une chance, ça serait dommage de perdre. Enfin, c'est pas bien grave non plus, je peux faire autre chose...), bon ben lui, il peut rentrer chez lui direct.
Donc, voilà tout est un peu téléguidé sur TF1.
Et puis le principal problème c'est qu'en plus du jury complètement insupportable (mousquetaire/Monsieur Propre tout méchant/Petzouille du sud-ouest avé l'accent), on se tape la Carole Rousseau et ses problèmes de peau qu'elle a drôlement du mal à masquer.
Au final, tout ça te coupe un peu l'appétit.
Surtout quand ils nous font le coup de la cérémonie à la Koh Lanta avec les membres de l'équipe qui doivent éliminer quelqu'un.
"Michel, je t'élimine car tu as trop fait cuire la lotte, et ça, c'est impardonnable"... comme ça, tu crois qu'ils disent ça en rigolant, nan, ils sont hyper sérieux sur cette histoire de cuisson de lotte...
Ils ont réussi à rendre la cuisine, triste, délatrice et arrogante.
Published by zadzig
-
dans
Confessions intimes et autres délices audiovisuels
commenter cet article …
commenter cet article …