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30 septembre 2008 2 30 /09 /septembre /2008 14:51

Avant de me faire découper en rondelles au détour d'une rue par Papy-Panthère, il faut que je raconte encore quelques hontes.

 

Un soir, j'étais invité à une soirée d'anniversaire à thème.

 

Et le thème, c'était campagne chic'.

 

Oui, j'ai ressorti mon chapeau de paille.

 

Oui, j'ai ressorti ma chemise à fleurs.

 

Oui, j'ai ressorti mon pantalon en lin.

 

Quoi, je n'étais pas original?

 

La campagne chic' c'est un truc pour urbains qui aiment trop la campagne de carte postale genre le brin de paille qui sent la pas la bouse, la fleur des champs qui pique trop pas, la blouse de ferme sans fermière toute sale dedans.


Enfin , pas la vraie campagne qui pue, qu'est toute moche, avec plein de bouseux dedans, quoi!

 

Bon, une soirée très sympa, on picole, on rigole, on batifole, enfin on fait plein de trucs en ole, c'est trop bien et tout ça.

 

Mais moi dans les soirées, j'ai toujours une phase coup de barre. Un moment où la clope, l'alcool et la musique ça me fout juste la nausée. Et là, c'est terrible mais je commence à bloquer et à penser à ça :

 


Hotel Bed Jumping par Chrispitality


 

Ca doit être un des premiers effets de la vieillesse, je ne sais pas…

 

Après, mon esprit divague et je bloque sur :

 

 

 

Enfin, bref, genre y'a un marchand de sable caché dans la soirée qui n'arrête pas de me jeter discrètement son sable de merde dans les yeux.

 

Donc, bon, je me prends en main et me décide enfin à sortir prendre l'air, histoire de me rafraîchir l'esprit.

 

Je sors de l'appartement, descends dans la rue.

 

Et, là derrière moi, j'entends CLAAAAAAAAAAC !...

 

La porte de l'immeuble se referme lourdement alors que – je resitue le contexte – d'habitude elle ne se ferme pas cette connasse de porte puisqu'il n'y a pas de digicode, pas d'interphone, bref c'est Fort Knox l'immeuble.

 

Je tente un bramement pour alerter quelqu'un.

 

Rien.

 

Bon, au début, je ne m'inquiète pas vraiment. Je ne vais pas être le seul à descendre. Il y aura bien d'autres personnes qui vont utiliser la porte.

 

Je profite donc de l'air pollué frais, et regarde les lumières de la ville se refléter dans le fleuve…

 

J'ai quand même bien du mal à laisser mon esprit divaguer sur la beauté d'une ville la nuit, je garde gravement l'œil collé à la porte d'entrée de ce putain d l'immeuble.

 

Rien.

 

Nobody.

 

Le plus grave, c'est que les fenêtres de l'appartement sont ouvertes, j'entends les gens qui rient, qui dansent, qui chantent, mais personne ne vient se pencher par la fenêtre.

 

Le temps file. Je commence à avoir froid. J'ai vraiment envie de rentrer.

 

Un groupe sort d'un bar juste à côté.

 

Ca rigole.

 

Un mec bourré me demande où c'est donc que j'ai mis mon troupeau de vaches.

 

Je ne comprends pas bien l'idée sur le coup et puis je réalise que j'ai toujours mon chapeau de paille vissé sur la tête.


Ces cons m'ont donné une idée : j'ai meuglé.
 

 

Nada.

Enfin, si quelques rires de passants qui voyaient un mec déguisé en paysan, meugler au pied d'un immeuble à 2h00 du mat'...
 

J'ai tenté un hululement.

 

Rien. La musique était trop forte à l'intérieur de l'appart'.

 

D'un coup, je vois les lumières qui s'éteignent. Puis j'entends tout le monde qui chante à tue-tête un Joyeeeeeeeeeeeeeeeeeux zzzzzzzzzzaaaaaaaniversaireuuuuuuuuuuu……

 

J'imagine que y'a eu soufflage de bougies quand tout le monde a fait "ohhhhhhh…" Après il y a eu des applaudissements, des rires tout ça, et moi j'étais dehors comme un con à observer tout ça d'en bas.

 

Là, tu as une espèce de sentiment de solitude horrible genre y'a personne qui pense à toi et qui a remarqué que tu n'étais pas là…

 

Tu n'es pas là et tout le monde s'en tape la cacahuète sévère.


Entre ta présence et ton absence, y'a juste aucune différence.

Les gens ils continuent à bien rigoler.

Limite qu'ils rigoleraient plus ces cons!

Un vrai moment de solitude.

 

En desespoir de cause, j'ai tenté un blatèrement.

 

Rien.

 

Après j'imagine qu'il y a eu ouvrage de cadeaux parce que j'entendais des "ouaaaaais", des "youpiiiiiiiiiis" et des "trop bieeeeeeeen".

 

Ca rigolait sec.

 

Mais moi je rigolais pas sec du tout.


Limite je chouignais.
 

A chaque passage de gens dans la rue, j'entendais des commentaires sur ma tenue d'ouvrier agricole.

 

Ca parlait veaux, vaches, cochons.

 

A vrai dire, je ne faisais plus trop attention, j'étais braqué sur les fenêtres de l'appartement.

 

J'ai tenté un croassement.

 

Toujours rien.

Cette semaine la souite : ou comment un mec bourré m'a sauvé la vie.

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